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FCO/MHE : quels impacts en allaitant ?

Arrivée en août 2024 en France par le nord-est du pays, la FCO-3 est rapidement arrivée au nord de l'Eure et en Seine-Maritime, dans tout l'Est du département. 

Début février, on compte une soixantaine de foyers "officiels" de FCO-3 dans l'Eure et en Seine- Maritime, et au moins autant de foyers non déclarés (dossiers avortements notamment) ! La MHE arrivée par le sud de la France il y a quasiment un an et demi, a fait un saut de puce l'été dernier pour toucher très sévèrement les Pays de la Loire : avant son arrivée chez nous à l'été 2025 ?

De quoi parle-t-on ?

FCO-3 (fièvre catarrhale ovine) et MHE (maladie hémorragique épizootique) sont deux maladies dues à des virus de la même famille, transmises uniquement par un moucheron : Culicoides (pas de transmission directe entre vaches). Le moucheron est sensible au froid et il est donc moins actif en cette saison, du moins en théorie, car le nombre de cas baisse peu. En cause : des veaux contaminés in utero qui naissent avec des malformations neurologiques. Les animaux positifs peuvent porter le virus sans symptômes plusieurs mois, laissant craindre une recirculation virale forte cet été, période de prédisposition du moucheron.

Des symptômes très variés

Ces deux maladies causent des ulcères des muqueuses entraînant une hypersalivation, des difficultés à s'alimenter, des boiteries ou une détresse respiratoire notamment, associés à un fort amaigrissement. Toutes les tranches d'âge et races sont touchées.

Depuis quelques semaines, plusieurs éleveurs allaitants, nous rapportent des avortements, des veaux qui naissent un peu avant terme, sont mous, ou présentent des malformations neurologiques : aveugles, tournent sans arrêt la langue comme pour téter mais n'y arrivent pas et finissent par mourir. En janvier 2025, M. A. témoignait : « je suis à 25 % de mortalité sur mes mises-bas, les vêlages traînent, comme si les vaches n'étaient pas préparées, les veaux ne démarrent pas et meurent ».

Attention aux effets à plus long terme, dans l'Est de la France, 20 à 25 % des taureaux touchés sont stériles !

Que faire pour se protéger ?

Ces maladies sont virales, les seuls traitements sont symptomatiques, autant dire que contre l'avortement, les éleveurs sont démunis.

La gestion du Culicoides est compliquée, les insecticides affichent une durée de 28 jours d'efficacité contre les mouches, mais les études terrain contre ce moucheron tendent plutôt vers une efficacité au max de 50 %, et uniquement 8 jours !

Booster l'immunité apparaît comme primordial : des animaux en bonne santé se protègent mieux : minéral, oligos, ration adaptée de qualité, gestion des autres maladies (attention au parasitisme ou à la paratuberculose qui baissent l'immunité). Dans les zones touchées, les vaccins contre la FCO-3 et la MHE ont démontré leur efficacité : peu ou pas de cas dans les élevages concernés. Dans nos deux départements, les élevages touchés ne sont pas vaccinés ! M. D., l'un des premiers touchés en Seine-Maritime, racontait : « on a vacciné les moutons, mais pas les vaches, pas le temps, j'ai passé deux mois à les drencher et à en voir mourir. J'ai vacciné alors que ça circulait, et en quelques semaines, ça s'est arrêté ». M. D. n'a pas eu d'avortements suite à la vaccination.

La vaccination apparaît donc comme la seule action utile, et ce, avec peu ou pas d'effets secondaires : sur plus de 400 000 doses distribuées, seuls quelques avortements sont comptés, en revanche, tous les élevages qui ont perdu des animaux de FCO-3 n'avaient pas vacciné...

Le protocole est de deux injections à 3-4 semaines d'intervalle en primo-vaccination, avec un rappel un an après (au plus tard), indispensable en 2025. Pour ceux qui ont fait la vaccination FCO-3 gratuite en 2024, voir nos conseils pour le rappel (tableau).

Il est primordial que les animaux soient protégés avant la mise à l'herbe ! Contactez votre vétérinaire pour faire le point avec lui et protéger vos animaux.•

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