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Enseigner à produire et à transformer autrement

Pour assurer sa pérennité et ses choix d'enseignement, le lycée de Brémontier-Merval a opté fin 2015 pour l'agriculture biologique. La conversion est en cours.

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Les premiers neufchâtels certifiés AB seront commercialisés le 1er décembre 2017.
© Catherine Hennebert

Fin 2015, le conseil d'administration du lycée de Brémontier-Merval a validé le passage de toute l'exploitation agricole en agriculture biologique. Depuis le 15 mai, il n'y a plus aucune intervention phytosanitaire et fertilisation d'origine chimique sur les 110 hectares. La réflexion a commencé début 2015. « Il fallait que nous nous penchions très sérieusement sur l'avenir de l'exploitation dont la situation financière n'était plus tenable. La valeur ajoutée dégagée rapportée à la masse salariale n'était plus suffisante. Il y a dix salariés sur les trois ateliers de l'exploitation  : la fabrication de produits cidricoles, la fabrication du fromage de Neufchâtel, et la production laitière dont le système maïs/concentré n'était plus cohérent. Des rotations courtes maïs/maïs ou maïs/blé étaient arrivées à leur limite : baisse de rendement, salissement des terres, appauvrissement des sols. Il fallait trouver une autre voie pour augmenter la valeur ajoutée », explique le directeur d'exploitation Pascal Daniel arrivé en septembre 2014.

Le bio était évident car l'exploitation n'en était pas loin
Tout le monde est conscient qu'il est indispensable de trouver une voie qui devra répondre aux exigences de la direction générale de l'enseignement : l'agroécologie, la recherche et bien sûr l'équilibre économique de l'exploitation du lycée.
« Pour moi, le bio était évident car l'exploitation laitière n'en était pas loin. Nous sommes dans une zone Natura 2000 sur 15 hectares, nous donnions déjà beaucoup d'herbe dans la ration et nous sommes en MAE depuis longtemps. Nous avons demandé une étude auprès de la chambre d'agriculture et du GrabHN, que nous avons présenté en novembre 2015 ».
Des investissements ont été réalisés : re-semis des prairies, chemin d'accès aux parcelles afin de permettre l'augmentation de la saison de pâturage, bâtiment pour abriter les génisses et les vaches taries et stocker les récoltes. Une faneuse 8 toupies a été achetée pour augmenter la vitesse des chantiers de fenaison et améliorer la valeur nutritionnelle et sanitaire des fourrages stockés.  « Sur les 110 hectares de l'exploitation, environ 15 produiront les cultures énergétiques, le maïs, le triticale-pois pour les génisses et l'épeautre pour les petits veaux. Une partie du triticale-pois sera ensilée fin juin et l'autre partie sera récoltée en grains pour la ration hivernale. fourrages secs seront la base de l'alimentation, reconcentrés avec les mélanges céréaliers. Il nous faut un lait technologiquement adapté à la transformation en neufchâtel et nous travaillons avec du lait cru. Nous avons donc besoin de matière sèche utile élevée pour la qualité sanitaire et technologique du fromage. Je suis persuadé que ce système va aussi améliorer l'état sanitaire du troupeau ».

Enseigner à produire autrement
Le reste des surfaces est resté ou a été ressemé en prairies. Tout sera pâturé et certaines parcelles seront fauchées en début de cycle en fonction de leur portance et de leur distance de l'exploitation. Les parcelles proches ont été semées avec du ray-grass anglais, du lotier et du trèfle blanc. Les plus éloignées ont été semées avec de la luzerne, du dactyle et du trèfle violet.
« Une plateforme d'essai de différents mélanges céréaliers riches en protéines a été mise en place avec la chambre d'agriculture ».
Le 15 mai 2017, la conversion des vaches et des génisses commencera avec la fourniture de lait certifié AB en novembre 2017. La réorganisation de la fromagerie et la laiterie va suivre et la construction d'un séchage en grange est envisagée. Le 1er décembre 2017, les premiers neufchâtel certifiés AB seront commercialisés.
« Notre objectif est de développer la valeur ajoutée en segmentant notre produit phare qui est notre neufchâtel tout en respectant notre référentiel pédagogique : enseigner à produire et à transformer autrement, refaire le lien entre le sol et l'animal ».

A noter

Des portes ouvertes organisées avec le concours les chambres d'agriculture de l'Eure et de la Seine-Maritime et le Grab HN auront lieu, mardi 8 novembre 2016, sur l'exploitation de Benoit Heude,  84, route Bellière à Saumont-la-Poterie (76)  au sujet de la filière du lait bio.

Au programme :
13 h 30 - Accueil
14 h 00 - Le marché du lait bio est en croissance Intervention de Matthieu Rios (Inter Bio Normandie)
14 h 15 - La collecte de lait. État des lieux, acteurs de la filière longue en Haute-Normandie. Intervention de Joseph Duhamel (GRAB-HN)
14 h 30- Résultats économiques des fermes laitières bio. Présentation des résultats du réseau de fermes de référence Inosys en Normandie. Intervention de Cédric Garnier (CA27)
15 h 00 - Conduire un troupeau de vaches laitières bio. Etat des lieux avant et après le passage en bio, points clé de la transition & le cahier des charges bio. Intervention de Carole Simon (CA76) et de Joseph Duhamel (Grab-HN) et de Benoit Heude

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