Des logettes sur lisier déshydraté grâce au séparateur de phases
Avec l’arrivée des séparateurs de phases à lisier, certains élevages choisissent de repenser leurs techniques de paillage dans leurs bâtiments. Xavier Plaideau, éleveur laitier à Wanchy-Capval, a opté pour des logettes creuses sur lisier déshydraté depuis un an.
Avec l’arrivée des séparateurs de phases à lisier, certains élevages choisissent de repenser leurs techniques de paillage dans leurs bâtiments. Xavier Plaideau, éleveur laitier à Wanchy-Capval, a opté pour des logettes creuses sur lisier déshydraté depuis un an.







En Gaec depuis deux ans avec sa femme, Xavier Plaideau est éleveur à Wanchy-Capval avec 80 vaches laitières. « Au départ, nous voulions faire notre nouveau bâtiment avec une aire paillée, explique l’agriculteur, mais avec la Chambre d’agriculture nous avons visité des exploitations qui utilisent du lisier déshydraté pour leurs logettes, et nous avons voulu essayer ». Ce système permet de supprimer l’achat de la paille et de réduire le temps de travail, tout en garantissant le confort des vaches. L’exploitant a alors opté pour des logettes creuses classiques avec un fond en marne.
Séparateur de phases
Le principe du système repose sur la séparation de la partie liquide et de la partie solide du lisier. Pour cela, l’agriculteur s’est équipé d’un séparateur de phases, de la marque Bauer, qui fonctionne avec une vis sans fin et une grille. Le bâtiment dispose d’un racleur automatique dans les couloirs de circulation pour gérer les effluents. Une pompe est utilisée d’une part pour nettoyer les tuyaux qui amènent le lisier à la fosse et d’autre part pour alimenter le séparateur. Celui-ci tourne huit heures par semaine au total pour fournir la matière à étaler sur les 80 logettes. Pour un système de ce type, l’investissement est aux alentours de 20 000 à 25 000 euros.
Mise en place
« Il faut de la rigueur avec le nettoyage des logettes matin et soir mais nous n’avons aucun problème de cellules », note l’exploitant. Après le passage dans le séparateur, la matière sèche obtenue est directement utilisée. L’agriculteur utilise une ancienne distributrice pour étaler des petites couches de trois à cinq centimètres dans les logettes. La couche rajoutée chaque semaine sèche directement dans les logettes. « Il ne faut pas créer le tapis de 15 centimètres en une seule fois, sinon cela risque de chauffer », explique l’éleveur. Ce système nécessite alors une bonne aération du bâtiment pour le séchage. « Au début, nous avons mis de la sciure pour démarrer avant d’avoir suffisamment de matière, il faut compter environ un mois », précise Xavier Plaideau.
Gain de temps
L’éleveur, actif depuis une quinzaine d’années, a connu les systèmes de logettes paillées et d’aire paillée. « C’est un gros gain de temps pour nous et c’est beaucoup moins physique que du paillage classique », confie le Seinomarin. Là où le paillage en logettes prenait trois heures par semaine pour étaler et deux heures par jour pour le nettoyage, l’agriculteur ne prend que trente minutes matin et soir pour le grattage des logettes et une heure et demie de remplissage par semaine, répartie sur quatre jours. « Le grattage se fait simplement au râteau pour nettoyer les bouses au-dessus et réétaler la matière », indique l’éleveur.
Réduit les volumes stockés
Le système de logettes sur lisier déshydraté permet aussi un gain de capacité dans la fosse à lisier. L’agriculteur, qui utilise également une poche de 1 000 m3 de stockage, apprécie l’absence de dépôt grâce au séparateur. L’épandage peut alors se faire uniquement avec des rampes à pendillards grâce au système de séparation. Il note aussi que « les personnes qui viennent visiter s’étonnent souvent que le lisier, une fois séché dans les logettes, ne sente pas ». •