Christiane LAMBERT, présidente du Copa
"Couac en cuisine !
Avec les Jeux olympiques et paralympiques, Paris accueille athlètes et délégations du monde entier au Village olympique. Si la France est championne de la gastronomie, il semble que les repas servis en ce lieu ne soient pas à la hauteur des attentes des sportifs...
Avec les Jeux olympiques et paralympiques, Paris accueille athlètes et délégations du monde entier au Village olympique. Si la France est championne de la gastronomie, il semble que les repas servis en ce lieu ne soient pas à la hauteur des attentes des sportifs...

Après les athlètes anglais, ce sont les Allemands qui se sont plaints de la restauration du Village olympique. Au pays de la gastronomie... ça fait mal ! " Pas assez d'œufs, pas assez de grillades, de viandes, des portions insuffisantes ", ont-ils dénoncé. Les prescripteurs du Comité d'organisation avaient déclaré fièrement : " Concrètement, il y aura 60 % de plats végétariens proposés au public et 30 % parmi les plats chauds dans le Village olympique ". Ils ont sous-estimé le besoin, et l'envie d'aliments à forte densité protéique qu'offrent les protéines animales pour préparer et réparer les muscles, mais aussi récupérer entre les épreuves et les entraînements. Les interprofessions françaises des viandes l'avaient regretté, les athlètes l'ont dit clairement et se sont tournés vers des chefs pour manger à leur faim et satisfaire leurs besoins physiologiques et leurs goûts !
À Bruxelles, ce sont les mêmes prescripteurs qui minimisent la diversité des besoins selon les profils : âge, genre, métiers physiques ou pas, climat, traditions, culture... Les moyennes sont assez théoriques... et la preuve explose tristement aux yeux de tous !
Pour certains d'entre eux les intentions sont claires : il faut changer la diète des Européens pour changer l'agriculture et réduire l'élevage. Mais arrêtez de réduire les animaux aux protéines de nos assiettes et regardez toutes les contributions de l'élevage à l'entretien des espaces, de la biodiversité, au stockage carbone, aux coproduits : fertilisants organiques, cuir, acides aminés... et au secteur de la transformation agroalimentaire, parmi les premiers employeurs de main-d'œuvre en France et en Europe. Il faut surtout répondre à la demande des consommateurs européens et au-delà, en viandes rouges et viandes blanches, car la FAO prédit un besoin plus élevé de viande à horizon 2050. L'accès à une alimentation équilibrée et accessible reste un enjeu planétaire, obsession de tous les responsables politiques. Produire moins en Europe et importer plus n'est-ce pas se tirer une balle dans le pied sans apporter de solutions efficaces au climat de la planète ?
À la restauration JO, œufs et viandes ont été très vite réapprovisionnés en quantité ! Il faut donner aux athlètes la meilleure alimentation pour leur donner les meilleures chances de performance et de médailles.
Ce couac ne doit cependant pas brider notre plaisir car ces Jeux sont magnifiques, ils offrent une parenthèse enchantée qui fait un bien fou, surtout quand nos athlètes français enchaînent les médailles. Tous derrière les Bleus !•