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Corriger la ration a "boosté" les laitières

Depuis qu'il s'est installé en Gaec avec ses parents, Adrien Brard, 32 ans, a engagé des changements dans l'aménagement des bâtiments et l'alimentation des laitières. Des choix stratégiques payants. La ferme produit aujourd'hui 850 000 litres de lait, soit 400 000 litres de plus que lors de son installation.

" La ferme existe depuis l'installation de mes arrière-grands-parents. À l'époque, il y avait une vingtaine d'hectares ", raconte Adrien Brard. L'exploitation se situe à Lougé-sur-Maire (Orne), entre Briouze et Argentan. Le 1er janvier 2016, il rejoint ses parents dans le Gaec, après un bac STAV à Sées, un BTS Acse à La Ferté-Macé, deux ans et demi au Service de remplacement de Briouze et une année de salariat à mi-temps entre l'exploitation familiale et celle d'un voisin. 

Les décisions à l'installation

" Je me suis installé sans reprise de terre ", lâche Adrien Brard. En 2016, le Gaec compte 155 ha de SAU, 450 000 l de droit à produire et un troupeau composé à 50 % de normandes et 50 % de prim'holstein. Le jeune installé fait des choix. Celui de refaire le bâtiment des laitières, avec 120 places en logettes, un racleur, une fosse à lisier. La salle de traite est achetée d'occasion. " Nous avons investi dans un bol mélangeur de 18 m3 pour les rations. " Le nouveau bâtiment est mis en service en novembre 2017. Les stratégies de conseil évoluent. " Nous travaillons avec un nutritionniste indépendant. " Les éleveurs étaient prêts à entrer en production AOP camembert de Normandie. " Nous avions tout ce qu'il fallait, mais ça ne s'est pas fait. Finalement, ce n'est pas plus mal. " Exit les normandes, le troupeau sera 100 % noir.

Des vaches de 7 500 l à 9 000 l

Trois ans plus tard, 90 prim'holstein produisent 850 000  l de lait, " sans acheter une seule vache et sans chamboulement génétique ". Les décisions conduisent à augmenter la productivité des laitières, qui passent de 7 500 l à 9 000 l par an en moyenne. " Notre nutritionniste a un rôle essentiel, non seulement pour les rations mais aussi pour nous apporter un regard sur l'ensemble de l'atelier lait. Avant, les vaches étaient à 22 l l'été. Maintenant elles sont à 30-31 l. " Le Gaec compte 90 ha d'herbe, dont 25 ha de prairies accessibles " mais difficiles à valoriser. C'est délicat de sortir les vaches en avril, après tout brûle en quinze jours. Cet été, les laitières ne sortaient que la nuit ". L'accent est alors mis sur la part d'herbe dans la ration à l'auge, aujourd'hui autour de " 60-70 %, avec une herbe entre 16 et 20 % de MAT. Nous avons investi dans du matériel de fenaison. Le parcellaire est plus simple à gérer. Les 30 ha de maïs sont récoltés par une ETA, les 30 ha de blé par un voisin. On a calé une ration simple, avec de l'orge et du soja ou du colza, en fonction des prix ". Coût de la ration : 131 euros/1 000 l, dont 60 euros pour la partie fourragère. 

Et après ?

La suite du programme de développement : peaufiner la rentabilité de l'outil. Cela passe par une meilleure valorisation des prairies en développant la part d'herbe dans la ration : objectif 100 %, tout en augmentant la teneur en MAT entre 18 et 20 %. " On va diminuer l'enrubannage et passer en quasi tout ensilage. " Dans cette optique, les associés pensent à la construction d'un nouveau silo. Un bâtiment de stockage avec panneaux photovoltaïques sur le toit est en cours de réflexion. " On se pose la question de diminuer l'âge au premier vêlage de 28 à 24 mois. On va aussi travailler pour redresser la qualité et la fertilité des sols. " Dans quelque temps se posera la question du remplacement des parents d'Adrien, qui ont aujourd'hui 58 et 53 ans. " Ça suit son cours. "•

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