Chez Noriap, 50 millions pour cinq filières sur cinq ans
Baptisé "Nouvelle Ère 2030", le nouveau projet d'entreprise du Groupe Noriap a été présenté le 21 janvier, lors de son assemblée générale, à Amiens (Somme). Il prévoit notamment un vaste plan d'investissements de 50 millions pour les cinq prochaines années.

C'est une annonce marquante dans la stratégie du groupe coopératif Noriap. À l'occasion de son assemblée générale, le 21 janvier dernier à Amiens (80), David Saelens, président, Damien François, directeur général, entourés d'une partie des membres du conseil d'administration et du comité directeur, ont présenté la feuille de route qui va s'appliquer au groupe pour les cinq prochaines années. Son nom ? "Nouvelle Ère 2030". Son ambition ? Renforcer la compétitivité et la durabilité de ses activités tout en répondant aux attentes des agriculteurs, des partenaires industriels et des territoires. "Ce plan structurant repose sur des projets stratégiques et innovants", a ainsi assuré le directeur général du groupe. Pour y arriver, Noriap a décidé d'investir pas moins de 50 millions d'euros sur les cinq prochaines années dans cinq branches d'activités.
Cocorette : un doublement des volumes en trois ans
Sans doute parce qu'ils savaient qu'ils allaient être attendus au tournant depuis la reprise de Cocorette par Noriap, c'est cette première filiale qui a fait l'objet d'une annonce. Ainsi, dès cette année, le groupe coopératif veut consacrer des moyens (10 millions d'euros) pour accompagner les éleveurs et améliorer le centre de conditionnement de Doullens dans la Somme. Noriap vise ainsi une capacité supplémentaire de 400 000 poules en production et un doublement des parts de marché de sa marque Cocorette dans des rayons dominés par les marques de distributeurs (MDD).
Pommes de terre : structurer une nouvelle filière
Après l'élevage de poules pondeuses, le groupe mise aussi sur une autre production à valeur ajoutée : la pomme de terre. "Depuis quatre ans, on s'est engagé dans la pomme de terre et nous souhaitons continuer dans cette voie, a souligné Damien François. Avec 100 000 tonnes, on peut dire aujourd'hui que c'est une activité qui pèse..." L'ambition de Noriap, qui l'accompagne par de nouveaux investissements, est d'être "partenaire" d'une "filière régionale" pour la production d'une frite "100 % française, bas carbone", en s'associant à un transformateur... dont l'identité reste pour le moment sous X.
Boulangeries Louise : dix nouvelles enseignes en cinq ans
Jusqu'à présent collecteur de céréales et fournisseur d'entreprises de meunerie, Noriap devrait (très) prochainement ouvrir ses champs en intégrant la filière blé-farine-pain. En devenant la première coopérative du réseau InVivo à s'engager dans cette démarche, le groupe Noriap prévoit en effet l'ouverture de dix boulangeries artisanales dans son périmètre, sous l'enseigne Louise. Du côté de l'enseigne Louise, qui compte déjà 130 points de vente, on explique apprécier "l'ancrage local" de Noriap qui loue de son côté "un modèle de franchise efficace". Après avoir été "suiveur" d'autres enseignes, Louise dit vouloir "faire évoluer" un concept mis en place depuis 2010. D'ici le mois de juin 2025, une boulangerie Louise "nouvelle ère" sera inaugurée à Amiens.
Agrivoltaïsme : innover sans compromettre les rendements
En collaboration avec TSE et des investisseurs, Noriap veut également accélérer son engagement dans les énergies renouvelables et en particulier dans l'agrivoltaïsme. Après une première réalisation à Brouchy (Somme), le groupe entend en effet développer de nouveaux projets garantissant que la production agricole ne soit pas impactée à plus de 10 %. L'objectif pour Noriap est de proposer à ses agriculteurs adhérents des solutions "pour être indépendante et génératrice de revenus."
Un port fluvial stratégique à Languevoisin
Alors que les travaux du Canal Seine-Nord ont débuté, Noriap confirme son intention et entend jouer un rôle clé dans l'agri-logistique régionale. L'aménagement d'un quai multi- activités sur la plateforme de Languevoisin (Somme) s'inscrit dans cette dynamique. Ce projet, ont rappelé les dirigeants du groupe coopératif, viendra, entre autres, soutenir le projet d'usine de fabrication d'engrais décarbonés, FertigHy. L'espace couvert par la plateforme de Languevoisin devrait en outre être partagé avec la Société du canal et une troisième activité dont l'identité est là encore gardée secrète.
Mise bout à bout, chacune de ces orientations doit contribuer à "inscrire notre développement dans une logique de durabilité et de compétitivité", a conclu David Saelens. Sans oublier l'humain.•