Bien régler son matériel pour économiser du carburant
La pression des pneus ou la profondeur de travail ont de réels effets sur le niveau de consommation de carburant.
La pression des pneus ou la profondeur de travail ont de réels effets sur le niveau de consommation de carburant.

Face à la flambée des cours de l’énergie, toutes les pistes pour économiser du carburant sont bonnes à envisager. Le travail du sol fait partie de ces postes qui pèsent lourd dans les charges de mécanisation. On remarque ainsi que le recours aux techniques culturales simplifiées (TCS) réduit de manière très significative les consommations de GNR. Logique, puisque l’on réduit le nombre de passages. Des gains allant jusqu’à 50 % sont régulièrement avancés pour ce qui est du semis direct. Néanmoins, même sans changement profond de ses pratiques ou de son matériel, des optimisations sont possibles. Les facteurs qui entrent en jeu sont multiples : type d’outil, puissance du tracteur, nature du sol, profondeur de travail…
Une puissance de tracteur adapté
Il faut d’abord regarder du côté du tracteur. Mal entretenu, il sera d’autant plus gourmand en carburant. Mais surtout il doit être adapté au travail à effectuer. Nul besoin d’utiliser un tracteur plus puissant que nécessaire. Ce sera autant de poids superflus à déplacer. Un calcul réalisé par la Chambre d’agriculture de la Creuse indique « un labour effectué avec un tracteur de 130 chevaux et une charrue 4 corps (débit de chantier de 5 km/h, 0,36 ha/h) génère une surconsommation de 12,7 % comparé au même travail, avec le même matériel et le même débit de chantier, réalisé avec un 100 chevaux ». En revanche, un lestage adapté peut être vecteur d’économie de carburant comme d’efficacité. Un bon équilibre des masses permettra d’optimiser la capacité de traction. On cherchera également à limiter le régime moteur quand cela est possible. En réduisant la pression des pneumatiques, il est aussi possible de faire des économies.
Quelque soit l'outil utilisé, il faut s’assurer que celui-ci est bien réglé et que le point d’attelage est bien positionné. Un mauvais paramétrage de la charrue peut à lui seul être très pénalisant.
Une profondeur optimale
Point essentiel : la profondeur de travail. C’est elle qu’il conviendra de choisir en premier. Suivent les réglages de l’aplomb, l’inclinaison avant-arrière, le déport, le dévers. Tous ces réglages, s’ils sont bien réalisés, augmentent le débit de chantier, et permettent donc de réduire la consommation par hectare.
Dans tous les cas, il ne faut pas travailler plus profond que la culture et le sol ne l’exigent. Des essais menés, il y a quelques années par le réseau des Cuma de l’Ouest avait mis en évidence une surconsommation de l’ordre de 40 % pour un déchaumage à 14 cm de profondeur comparé à un travail superficiel à 7 cm. Pour du labour, le fait de travailler à 10 cm de plus avait engendré une consommation supplémentaire de l’ordre de 30 %.
Pour un même travail, ces différents points cumulés permettent de réaliser des économies substantielles. D’autant plus, qu’elles restent simples à mettre en place. •
Les outils d’aide à la conduite
Comme souvent, la technologie est là pour apporter un plus. Exemple avec le Cemos, l’assistant à la conduite développé par Claas. Utilisé depuis plusieurs années sur les moissonneuses-batteuses du constructeur, il a aussi été développé pour l’ensemble tracteur-outil. En fonction de l’outil, que ce soit une charrue ou un déchaumeur, le Cemos vient préconiser la pression optimale des pneumatiques, le lestage du tracteur, ainsi que la chute de régime moteur autorisée. Des tests menés au moment de sa sortie avaient alors montré que l’activation du système permettait une économie moyenne de carburant avoisinant les 17 % en même temps qu’une augmentation de la productivité.
