Aller au contenu principal

Betteraves sucrières bio : tendre vers le zéro désherbage manuel

Les chambres d'agriculture de Normandie, l'Institut technique de la betterave (ITB) et Saint Louis Sucre viennent de récolter leur deuxième année d'essais de betteraves sucrières bio. Les essais ont été menés chez des agriculteurs labélisés bio des plateaux du Neubourg et du Vexin.

file-alt-63197
Le semis en carré pour binage intégral repose sur
la technologie Geoseed de Kverneland.
© D. R.

L'objectif de ces études menées de concert par les chambres, l'ITB et Saint Louis Sucre a été de comparer les itinéraires techniques permettant de minimiser le désherbage manuel, pendant trois campagnes, afin de constituer des références locales, grâce au soutien financier de la région Normandie. Quels enseignements tirer de ces travaux après deux ans ?

Des essais en Normandie
Comment produire de la betterave sucrière sans intrants de synthèse et peu ou pas de désherbage manuel ? Tel était le postulat de départ. La maîtrise des adventices est primordiale pour assurer la productivité et il est nécessaire de rappeler que le désherbage (essentiellement mécanique et manuel), à lui seul, est loin d'être suffisant et doit être considéré comme un complément à une stratégie globale de pratiques (succession des cultures, faux semis, etc.).

L'implantation conditionne le désherbage
L'implantation des betteraves est un levier qui peut permettre de réduire au maximum l'utilisation du désherbage manuel, tout en assurant une qualité de désherbage satisfaisante. À l'ITB, différentes techniques sont aujourd'hui expérimentées, le repiquage de plant qui permet des interventions mécaniques précoces, le semis pour binage intégral, ou encore le semis sous bâche.
En Normandie, deux types d'implantations ont été étudiés : le semis classique et le semis en carré pour binage intégral. Cette technique repose sur la technologie Geoseed de Kverneland. Elle permet un alignement des betteraves perpendiculaire à la direction du semis.
L'objectif est de pouvoir biner dans les deux directions, celle du semis et celle perpendiculaire à la direction du semis. Ainsi, 90 % de la surface peut être binée, ce qui permet de réduire le temps de désherbage manuel. Selon la bineuse disponible sur l'exploitation, l'espacement entre chaque plante peut être ajusté (exemple : semis en 45 x 45 cm, 30 x 45 cm, etc.). Dans la situation de l'essai, il a été travaillé en 45 x 45 cm, soit pour une population de 45 000 pieds par hectare. Cette technique nécessite d'être encore perfectionnée pour pouvoir être vulgarisée ; en effet, il a été constaté des défauts d'alignement et donc des difficultés pour biner en perpendiculaire.

Herser tôt pour assurer ; biner en carré promet
Durant ces deux années d'essais, l'utilisation du désherbage mécanique avec bineuse équipée ou non de moulinet, herse étrille de précision, a montré une efficacité satisfaisante à condition d'intervenir précocement sur des adventices jeunes (fil blanc à cotylédons). Il est nécessaire de passer le plus tôt possible, dès le stade cotylédons des betteraves. Le désherbage manuel en complément du désherbage mécanique est indispensable pour obtenir une parcelle propre, notamment pour supprimer les adventices sur le rang de betterave.
Le recours au désherbage manuel a représenté entre 39 h/ha (2020) et 110 h/ha (2021) de main-d'oeuvre pour la modalité classique. Cette variabilité s'explique par la pression adventice de la parcelle et les conditions climatiques du printemps. Pour le semis avec binage intégral, le désherbage manuel a nécessité 35 h de travail en 2021, soit une économie de 75 h/ha comparativement au semis classique ; la technologie n'est cependant pas encore aboutie pour une généralisation en plein champ.
En ce qui concerne la productivité pour le semis avec binage intégral (45 x 45 cm), les conditions sèches de 2020 n'ont pas permis une compensation satisfaisante de la betterave, le rendement est en baisse de 25 % comparativement au semis classique.
En 2021, tous les résultats ne sont pas encore connus à ce jour, mais les conditions hydriques non limitantes ont permis d'avoir une très bonne compensation du poids racine. Une analyse économique sur les trois années du projet permettra de juger l'intérêt de cette technique beaucoup moins gourmande en main-d'oeuvre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

Trois invités de marque pour une table ronde centrée sur la protection de la ressource en eau qui a donné lieu à de nombreux échanges. De g. à d. : Laurence Sellos, présidente de la Chambre d’agriculture, Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA et Édouard Philippe, président de la communauté urbaine (CU) du Havre.
La décroissance est-elle la seule solution ?

La FNSEA 76 a tenu son assemblée générale annuelle à Saint-Vigor-d’Ymonville lundi 3 mars. Plus de 150 adhérents et…

Synthèse 2025 des reliquats azotés en sortie d’hiver

Pour assurer le calcul de la dose bilan d’azote dans votre plan de fumure prévisionnel (PPF), il est nécessaire de…

Le bureau se compose de : Laurence Sellos (présidente), Bruno Ledru (1er vice-président), Stéphane Donckele (2e vice-président), Sébastien Levasseur (3e vice-président), Aline Catoir (4e vice-présidente), Guillaume Burel (secrétaire) ; puis de Chantal Durecu, Vincent Leborgne, Justin Marie, Lucien Puech d'Alissac, Emmanuel Roch et Arnaud Tesson (secrétaires adjoints).
Laurence Sellos, réélue à la présidence de la Chambre 

Plus d'un mois après les élections à la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime, les membres nouvellement élus se sont…

Les Terres de Jim, sujet phare de l'AG de JA 76

L'assemblée générale départementale annuelle de JA 76 a été l'occasion de réunir les acteurs locaux pour discuter des enjeux…

Un trio d'hommes, composé de Sébastien Windsor (Can), Bertrand Bellanger (CD 76) et Hervé Morin (Région), a inauguré le pavillon Normandie, lundi 24 février.
L'agriculture rayonnante au pavillon Normandie

La Normandie a inauguré son pavillon au Sia à Paris, lundi 24 février. Ses élus ont formulé des encouragements à destination…

L'importance de connaître son coût de production

La mise en place d'indicateurs de coûts de production est devenue incontournable pour assurer une rémunération suffisante des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole