Besoin de chauffer ? Rien ne vaut le miscanthus
Charles Van Moorleghem et son fils Éric cultivent, à Frétoy-le-Château (Oise), une culture assez atypique, du miscanthus. Cette plante à tout faire ouvre de nombreux débouchés.
Charles Van Moorleghem et son fils Éric cultivent, à Frétoy-le-Château (Oise), une culture assez atypique, du miscanthus. Cette plante à tout faire ouvre de nombreux débouchés.

C’est en 2011 que Charles Van Moorleghem s’est lancé dans la production de miscanthus. Il a, au fur et à mesure des années, enlevé ses anciennes cultures pour produire uniquement du miscanthus. « À l’époque, on me prenait pour un fou. J’étais le seul à en faire ! Cette plante n’était pas très répandue en France. Aujourd’hui, les surfaces augmentent, notamment dans le nord de la France. »
Sur une surface de 28 hectares, le père et le fils produisent et vendent cette plante graminée, originaire d’Asie.
Le miscanthus, plus communément appelé “herbe à éléphant” se plante au printemps (fin avril), la première récolte se fait la deuxième année, le peu de volume produit la première année ne vaut pas le coup (et le coût) de le récolter. L’implantation est faite pour 15 à 20 ans. Le miscanthus est cultivé sans engrais, sans pesticide. « L’implantation est réalisée à partir de rhizomes que l’on plante fin avril ou début mai. Par la suite, le paillage naturel empêche la pousse de l’herbe. Les jeunes pousses se développent et évoluent en tiges qui peuvent atteindre quatre mètres de hauteur en moyenne », explique Charles Van Moorleghem.
Le miscanthus est récolté à l’aide d’une ensileuse à maïs avant d’être stocké dans plusieurs hangars.
La culture par excellence
La famille vend son miscanthus dans un rayon de 40 à 50 km autour de Frétoy-le-Château. Quels sont ses avantages ? « Nous commercialisons la récolte en paillage (jardins massifs), en litière (avicole, bovine, équine, etc.), en énergie (chauffage) et en compléments alimentaires pour les bovins. Nous le proposons en vrac, en big bags de 800 à 1 500 l, en balles de 15 kg ou en sac de 100 l », ajoute le fils.
Concernant la litière équine, le miscanthus a un pouvoir très absorbant, ne chauffe pas, ce qui empêche la formation d’ammoniac, assurant aux chevaux une surface sèche.
Pour un paillage horticole, il empêche la pousse de mauvaises herbes et supprime l’utilisation des produits phytosanitaires sur les zones paillées, diminue l’évaporation, conserve l’humidité et réduit fortement l’arrosage.
En tant que complément alimentaire, le miscanthus est utilisé en mélange dans les rations alimentaires des vaches laitière (500 g par jour et par vache). Il favorise la rumination, entraînant ainsi une diminution des acidoses, augmente la production de 2,4 à 2,7 l par jour pour un lait de meilleur qualité (taux protéique et matière grasse).
Pour l’énergie, le miscanthus est un combustible 100 % naturel. Il s’agit d’une énergie renouvelable au rendement élevé et au bilan environnemental très positif ; ainsi, il propose un bilan carbone favorable avec une combustion neutre en CO2.
Le miscanthus est aussi un excellent piège à nitrates.
Depuis 2015, à l’abbaye de Chiry-Ourscamp, les frères se chauffent au miscanthus grâce à une chaudière de 400 kW. Amen au miscanthus et à ses usages ! •