Accompagner les producteurs touchés par les crises
La mandature Chambre qui s’achève a connu son lot de crises qui ont toutes, à des degrés divers, touchées les exploitations seinomarines. Qu’elles soient d’origine climatique, économique, sanitaire ou industrielle, elles ont à chaque fois mobilisé les élus de la Chambre d’agriculture, engagés aux côtés des producteurs pour trouver les réponses adéquates.
La mandature Chambre qui s’achève a connu son lot de crises qui ont toutes, à des degrés divers, touchées les exploitations seinomarines. Qu’elles soient d’origine climatique, économique, sanitaire ou industrielle, elles ont à chaque fois mobilisé les élus de la Chambre d’agriculture, engagés aux côtés des producteurs pour trouver les réponses adéquates.






Quand on évoque les crises qui ont frappé le département ces dernières années, on pense assez rapidement à l’incendie de l’usine Lubrizol, survenu en septembre 2019. Toutes les personnes concernées se souviennent encore de ce panache de fumée noire circulant depuis les bords de la Seine vers le nord-est du département, et au-delà, dans la Somme voisine. Au total, plus de 110 communes et près de 1 000 exploitations ont été impactées. « Rapidement, des contacts ont été pris par la FNSEA 76 et la Chambre d’agriculture pour évaluer les dégâts, prendre les mesures nécessaires et surtout pour évoquer déjà l’indemnisation des producteurs touchés », se souvient Laurence Sellos, alors nouvellement élue à la présidence de la Chambre départementale. À la demande de la profession, la Région Normandie et l’interprofession laitière se sont engagées pour suppléer aux besoins de trésorerie à court terme. « Le président de Cniel, Thierry Roquefeuil s’est déplacé le 10 octobre dans une exploitation du pays de Bray pour constater les dégâts et affirmer le soutien apporté par l’interprofession aux producteurs laitiers », se remémore Aline Catoir, élue responsable de l’antenne de Neufchâtel-en-Bray. La profession a ensuite obtenu de Lubrizol la réparation des dommages subis par les agriculteurs.
La force du collectif
À l’issue d’un travail conduit avec le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), et grâce à l’accompagnement des principales organisations professionnelles agricoles, presque tous les dossiers de demande d’aide ont été soldés. « Notre secteur agricole est celui qui s’est le mieux défendu dans ce dossier », souligne Bruno Ledru, président de la FNSEA 76. Enfin, la profession agricole s’est constamment tenue informée des nombreuses analyses qui ont été menées dès les premiers jours et plusieurs semaines ensuite. « Nous avions tous besoin de nous assurer qu’il n’y aurait pas de conséquences durables sur le milieu et sur l’exploitation de nos terres », insiste Stéphane Donckele, vice-président de la Chambre d’agriculture. « Cet épisode marquera pendant longtemps notre histoire commune et montre que nos organisations professionnelles, unies et responsables, sont capables de se mobiliser pour accompagner au mieux les producteurs. C’est une vraie force », ajoute Laurence Sellos.
Crise sanitaire et climatique
Après cette crise d’origine industrielle, les producteurs, à l’instar de toute la population, ont dû faire face à la crise sanitaire liée à la Covid-19. Là encore, la Chambre d’agriculture s’est rapidement mobilisée pour garantir la pérennité de l’acte de production, en obtenant des attestations permanentes pour permettre la libre circulation des agriculteurs et de leurs salariés dans le cadre de leurs activités.
Dans un second temps, la Chambre d’agriculture a demandé la réouverture rapide des marchés de plein air. « Cette crise, impactante pour toute la population, a permis de remettre l’activité agricole, la production de denrées alimentaires, au cœur des enjeux sociétaux », rappelle Sébastien Windsor, président de la Chambre d’agriculture de Normandie, qui regrette aussi que « cette embellie qui a notamment profité aux circuits courts n’ait finalement été que de courte durée ».
Et puis, de manière plus récurrente cette fois, le département est régulièrement touché par des aléas climatiques qui là encore, mobilisent les élus de la Chambre et des syndicats majoritaires pour trouver des solutions. « Le dernier épisode en date, la pluviométrie excessive de 2024, s’est traduit par des exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB) pour tous les agriculteurs du département », rappelle par exemple Bruno Ledru.
À cette longue litanie des crises, il convient aussi de parler des épizooties, de plus en plus nombreuses et qui touchent toutes les filières animales, et notamment la grippe aviaire qui a déjà touché et qui menace encore le département ou la fièvre catarrhale ovine (FCO), dont sont victimes plusieurs éleveurs seinomarins. Plus que jamais, la vigilance, le respect de la biosécurité et le recours à la vaccination, quand elle existe, sont indispensables pour protéger les élevages.
Enfin, difficile de parler de crises sans évoquer celle, économique cette fois-ci, qui touche le monde agricole depuis des années mais qui s’est exprimée plus intensément au début de l’année 2024. « Nos réseaux syndicaux JA 76 et FNSEA 76 sommes mobilisés pour davantage de revenu, de dignité et moins de contraintes », précise Jérôme Malandain, président de JA 76. Plusieurs acquis majeurs ont été obtenus par la force de la mobilisation menée dans tous les départements. « On peut notamment se réjouir des avancées obtenues sur le ratio prairies, sur la fin de la jachère ou encore sur le gazole non-routier(GNR) », martèle Bruno Ledru qui n’oublie pas que « d’autres acquis sont encore à aller chercher ».
L’accompagnement des producteurs touchés par les crises est bien au cœur des actions de la Chambre d’agriculture. « Les épisodes récents témoignent de cette réactivité, portée par un environnement professionnel réactif et guidé par le collectif », insiste Laurence Sellos, présidente de la Chambre départementale, candidate à sa réélection.•