Une troupe de brebis élit son menu
Une réunion technique sur la valorisation des cultures dérobées s'est déroulée à Préaux sur l'exploitation de Grégoire Mille, éleveur ovin







C'est sur la ferme de Grégoire Mille, située en périphérie de Rouen à Préaux, que s'est déroulée le 9 octobre une réunion sur le thème de la valorisation des dérobées en élevage ovin. A la tête de l'organisation, la section ovine de CapSeine et l'association d'appui technique Seinovins avec l'appui de LG Semences et de la chambre d'agriculture de l'Eure. Pour Grégoire Mille, « cela me faisait mal au coeur de mettre en place une couverture des sols à l'automne, uniquement parce que c'était devenu obligatoire, sans les valoriser. Il y a 4 ans, j'ai donc pris la décision d'en implanter spécifiquement pour les faire pâturer, d'autant plus que je manque d'herbe à cette époque et que mes prairies sont assez éloignées de mes bâtiments d'élevage », explique-t-il.
L'essai grandeur nature a été implanté sur une parcelle de 3,50 ha située juste derrière la bergerie et le long d'une route nationale. Un tiers de celle-ci a été implantée en colza fourrager pur ; un tiers en mélange « LG SIE pâture » composé de 20 % de colza fourrager et de 80 % de ray grass italien diploïde. Le tiers restant a été ensemencé avec un mélange ray grass italien et chicorée. Force est de constater que les 135 brebis gestantes lâchées quelques jours plus tôt dans la parcelle ont vite fait leur choix. C'est vers le mélange ray grass italien / chicorée que leur préférence s'est tournée.
L'appétence de la chicorée
Cette préférence s'explique par une appétence accrue de la chicorée. Son principal inconvénient est son coût assez élevé qui rend peu envisageable son implantation pour une dérobée destinée à être détruite au bout de quelques mois, mais qui peut avoir un intérêt lors de l'implantation d'une prairie permanente.
Sébastien Rault, chargé de clientèle chez LG semences, rappelle que l'objectif d'une dérobée est de produire une grande quantité de biomasse en peu de temps. Le choix de la culture portera plutôt sur des espèces à forte production de biomasse. Le colza fourrager en est un très bon exemple. Pour Emilie Vallet, conseillère fourrages de la chambre d'agriculture de l'Eure, « il faut retenir que le rendement obtenu à l'automne va être intimement lié à la date de semis ainsi qu'au soin apporté à l'implantation ». Il est donc conseillé de semer le plus tôt possible, idéalement derrière de l'orge. « En semant au plus tard tout début août, on peut espérer récolter 3 à 4 t de MS/ha de fourrage tandis que ceux réalisés après le 10 août permettent rarement d'obtenir plus de 2 t de MS/ha. ».
Seinovins, une association pour dynamiser la filière ovine haut-normande
L'association d'appui technique en élevage ovin « Seinovins » a été créée en 2011 avec l'objectif de dynamiser la filière ovine dans les départements de la Seine-Maritime et de l'Eure et d'accroître la rentabilité des élevages. Accompagner et former les éleveurs ainsi que fournir et diffuser des références technico-économiques sont les autres enjeux de l'association. Elle compte à ce jour une vingtaine d'adhérents qui participent activement à la vie du groupe (réunions techniques, formations, échanges sur les GTE...). A la tête de l'association, Eric Thieury, éleveur à Fontaine-le-Dun, a pris la présidence au mois de juillet en remplacement de Jean-Pierre Papillon, qui arrivait en fin de mandat. Trois autres éleveurs constituent le bureau : Jean-Baptiste Vasseur (vice-président) ; Douce Anger (trésorière), et Florence Vivier (secrétaire). Une nouvelle technicienne, Claire Douine, vient de prendre ses fonctions au sein de la chambre d'agriculture de Normandie et assumera l'appui technique aux éleveurs adhérents à SeinOvins.
OB