« Ouvrons nos fermes pour expliquer ce que nous sommes »
Souvent au centre des débats, régulièrement caricaturée, ostensiblement attaquée par ses détracteurs, l’agriculture française peine à se défendre, à contrecarrer certaines contrevérités alors même que sa fonction nourricière est reconnue par la société. Pour tenter d’inverser la tendance, les initiatives professionnelles se multiplient. La FNSEA 76 organisera ainsi une nouvelle édition de l’opération de communication “Viens voir ma ferme” (VVMF) les 23, 24 et 25 juin prochains.
Souvent au centre des débats, régulièrement caricaturée, ostensiblement attaquée par ses détracteurs, l’agriculture française peine à se défendre, à contrecarrer certaines contrevérités alors même que sa fonction nourricière est reconnue par la société. Pour tenter d’inverser la tendance, les initiatives professionnelles se multiplient. La FNSEA 76 organisera ainsi une nouvelle édition de l’opération de communication “Viens voir ma ferme” (VVMF) les 23, 24 et 25 juin prochains.






Interview de Sylviane Lefez, membre du bureau de la FNSEA 76
En deux mots, pouvez-vous nous présenter l’action de communication organisée par la FNSEA 76 ?
« Viens voir ma ferme est d’abord un concept né en FRSEA Normandie. Elle s’apparente, pour faire simple, à une fête des voisins déclinée au monde agricole. Partant du constat que les citoyens connaissent assez mal notre métier, nous avons pensé que pour commencer, il faudrait réussir à communiquer auprès de ceux qui vivent proches de nos exploitations. C’est comme ça que l’idée de cette opération de communication, ciblée sur les riverains proches de nos fermes, est née. Nous laissons ainsi toute latitude aux exploitants d’inviter qui ils veulent : les habitants de leur rue, de leur village, le conseil municipal ou communautaire par exemple. Outre le choix des invités, ils ont aussi la possibilité de choisir le jour et les créneaux horaires qui les arrangent, le programme et le format de la visite. La seule contrainte que nous imposons est la période choisie (du 23 au 25 juin) pour des raisons évidentes de communication externe. »
Concrètement, comment se déroule une action VVMF sur une exploitation ?
« Une fois que les agriculteurs ont décidé de se lancer et qu’ils ont arrêté le format de leur ouverture de ferme, ils peuvent se rapprocher de la FNSEA 76 pour réaliser des supports de communication (tracts et affiches) qui pourront être distribués pour inviter les voisins à venir. Ensuite, le jour J, l’important est que l’agriculteur parle avec ses tripes, avec son cœur de son métier. Il faut, avec un vocabulaire simple et en s’appuyant sur les différents ateliers de la ferme, expliquer le métier. Comment sont nourris les animaux, comment fonctionne une salle de traite, pourquoi sommes-nous obligés de traiter parfois tôt le matin ou tard le soir, quels sont les rythmes de la ferme… bref, expliquer, à nos voisins, qui pour la plupart ne connaissent pas notre métier, ce qu’est la réalité agricole en général, et celle de l’exploitation en particulier. Cette visite commentée de l’exploitation peut se terminer par un petit moment de convivialité, tout aussi important pour encourager le dialogue et nouer des affinités. »
Lors de la première année, une petite trentaine d’exploitations ont été ouvertes sur le week-end. Quels sont vos objectifs pour cette année 2023 ?
« Évidemment nous aimerions avoir des dizaines de fermes ouvertes sur tout le département. Si déjà nous pouvions en avoir une par syndicat local, soit une vingtaine de fermes ouvertes, nous serions très heureux. Nous suggérons pour cela que les équipes locales se mobilisent pour trouver des volontaires mais aussi pour les accompagner lors de l’ouverture de la ferme, pour parler d’un atelier, encadrer un petit groupe, veiller à ce que tout se passe bien, bref pour filer un coup de main. La communication est vraiment l’affaire de tous. Nous comptons donc sur les adhérents du réseau FNSEA pour se lancer dans cette action de communication. Les services de la fédération sont à leur disposition pour les accompagner dans cette démarche. Tous ensemble, nous devons relever ce défi et ainsi rétablir les vérités sur notre beau métier ».