Moisson 2024 : premiers retours des acteurs de la collecte
Autour du 22 juillet, petit tour d’horizon de l’état d’avancement de la moisson en Seine-Maritime et dans les départements limitrophes auprès des acteurs de la collecte. Une baisse de rendement de 20 à 25 % est annoncée pour les orges et les premiers colzas.
Autour du 22 juillet, petit tour d’horizon de l’état d’avancement de la moisson en Seine-Maritime et dans les départements limitrophes auprès des acteurs de la collecte. Une baisse de rendement de 20 à 25 % est annoncée pour les orges et les premiers colzas.







Vincent Leclerc, responsable de la collecte chez NatUp
« Les conditions météo de la fin de semaine et du week-end ont permis d’avancer dans les récoltes d’orge et de colza. Pour les orges, les rendements sont en baisse de 20 % en moyenne par rapport aux rendements des cinq dernières années, se situant autour de 67-68 quintaux de moyenne avec des qualités de 62 kg/hl de poids spécifique (PS). Sur les orges de brasserie, une partie a dû être déclassée par défaut de protéines trop élevées, défaut de calibrage et défaut de PS trop bas (55-57 kg/hl de PS). À la fin du week-end dernier, 50 % de la surface en colza est récoltée sur la zone NatUp. En Seine-Maritime, tout n’est pas encore mûr. Au niveau du rendement, il y a de grosses hétérogénéités selon les types de terre et les exploitations, avec des parcelles à 10 quintaux et des parcelles à plus de 40 quintaux. La moyenne devrait être autour des 30 quintaux. Concernant les blés, quelques parcelles ont pu être moissonnées sur l’Eure-et-Loir, le sud de l’Eure et l’Île-de-France où globalement les critères de PS et de protéines sont corrects. Au niveau du rendement, ce sont les mêmes tendances que celles des orges et colzas, avec de très fortes hétérogénéités et une baisse également d’environ 20 % ».
Nordine Didri, chef de région chez Noriap
« En Normandie, nous avons pu rentrer environ 60 % des orges fourragères. Les agriculteurs ont eu deux jours pour battre mais la maturité n’était pas là. Les rendements en orge sont en baisse, entre 15 et 20 % par rapport à l’année n-1. Les pluies d’automne n’ont pas permis des semis en bonnes conditions et le printemps n’a pas apporté assez de chaleur et d’ensoleillement. Les PS sont en moyenne de 64 kg/hl. Les colzas sont quant à eux juste mûrs. En colza oléique et colza 00, 15 à 20 % du volume est rentré par rapport à n-1 sur le secteur normand de la coopérative Noriap. Le grain a été récolté sec et les rendements varient de 25 à 45 quintaux. Les colzas qui ont été semés depuis août dernier ont subi de grosses infestations d’altises et des excès d’eau dans certaines parcelles ont asphyxié les systèmes racinaires. Au moment de la floraison, le rayonnement solaire a manqué. Les premiers échos donnent un rendement moyen de 30 quintaux sur la zone de collecte.
Il est important de rappeler que pour le moment, en Normandie, si la météo n’est pas au rendez-vous, nous sommes dans un bon timing en termes de moisson. Les colzas sont en train de mûrir tranquillement. Dans l’Oise en revanche, ils sont mûrs mais les agriculteurs ne peuvent pas récolter ».
Pierre Gardembas, responsable collecte chez Lepicard Agriculture
« L’orge fourragère est bien avancée en Seine-Maritime : 80 % des surfaces sont moissonnées. Les rendements varient de 70 et 85 quintaux en moyenne. Les humidités et les poids spécifiques (très légèrement en dessous de la norme de 63 kg/hl) sont corrects. Il y a cependant de fortes hétérogénéités, allant de 50 quintaux à 90 quintaux. Ces gros écarts peuvent s’expliquer par les différences de types de sols plus ou moins filtrants, les quantités de pluies plus ou moins importantes selon les parcelles, les variétés et les dates de semis. Les orges semées fin octobre-début novembre semblent mieux s’en sortir que les semis plus précoces. Au niveau du colza alimentaire, seulement près de 5 % sont récoltés en Seine-Maritime. Les premiers rendements varient de 30 à 40 quintaux sur ces premiers tonnages. »
Propos recueillis par Catherine Hennebert