Moderniser et adapter les formations agricoles
Respectivement arrivés à la Draaf Normandie le 4 novembre et le 16 décembre 2024, Emmanuel Hemery, chef de service régional développement, et Karine Serrec, directrice régionale adjointe, ont à cœur de dynamiser les formations agricoles en région normande.
Respectivement arrivés à la Draaf Normandie le 4 novembre et le 16 décembre 2024, Emmanuel Hemery, chef de service régional développement, et Karine Serrec, directrice régionale adjointe, ont à cœur de dynamiser les formations agricoles en région normande.

L’enseignement agricole normand vise 30 % d’apprenants supplémentaires au sein de ses établissements d’ici 2030, dans les formations conduisant aux métiers de la production agricole et agroalimentaire. Pour cela, la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) Normandie, les établissements d’enseignement agricole, les Chambres d’agriculture, la Région et les professionnels du secteur s’emploient à adapter l’offre de formation aux besoins du monde professionnel et à les faire connaître.
État des lieux
La Normandie dénombre un total de 35 MFR (Maison familiale rurale), 9 établissements publics, 8 établissements privés et l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) pour dispenser des formations dans le secteur agricole.
« Le gros enjeu qui préoccupe toute la filière aujourd’hui c’est, à n’en pas douter, le renouvellement des générations. Pour l’enseignement agricole cela signifie deux choses : il nous faut former les élèves à l’agriculture de demain et il faut que le secteur agricole s’ouvre pleinement aux “Nima” : les non-issus du monde agricole », constate Emmanuel Hemery. Autre point essentiel à prendre en compte : la féminisation des effectifs (49 % cette année, NDLR) avec une augmentation sensible du nombre de filles dans les formations professionnelles dans le domaine de l’élevage. « Il faut que nous puissions accompagner les femmes dans l’entrepreneuriat agricole », lance Karine Serrec. « Cela peut passer par le développement des formes sociétaires des entreprises car elles permettent d’améliorer les conditions de travail et de diminuer les astreintes liées aux métiers d’élevage », ajoute la directrice régionale adjointe de la Draaf Normandie.
Une dynamique positive
Malgré la fermeture du BTSA technico-commercial alimentation et boisson à l’Institut Lemonnier de Caen (Calvados), la rentrée 2024 a aussi vu l’ouverture de deux classes de 4e et 3e de l’enseignement agricole dans cet établissement. Les effectifs de ces deux formations étaient limités à 46 élèves en 2023 et sont passés à une limite de 60. Le Lycée agricole privé de Tourville-sur-Pont-Audemer (Eure)a également demandé à augmenter les effectifs d’une classe de 3e.
Dans la Manche, pour la rentrée 2025, Saint-Lô Thère a demandé à avoir 15 places supplémentaires pour son bac pro LCQ (Laboratoire contrôle qualité), la MFR de Granville 12 places pour son bac pro aquaculture et 12 pour son bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole).
Pour l’Orne, ce sont la MFR Mortagne Services de Mortagne-au-Perche et le Lycée agricole Giel Don Bosco de Giel-Courteilles qui ont demandé 20 places en Capa Sapver (Service aux personnes et vente en espace rural) et 16 places en Capa MA (Métier de l’agriculture). Enfin, dans l’Eure, le Lycée agricole privé de Tourville-sur-Pont-Audemer a demandé à avoir 15 places supplémentaires pour son Capa JP (Jardinier paysagiste). « Les effectifs de l’enseignement agricole reprennent une courbe légèrement ascendante en comptabilisant un total de 9 037 apprenants (contre 8 838 pour l’année 2023-2024 et 8 918 pour 2022-2023, NDLR) dans les différents établissements agricoles publics et privés de la région », se félicite Emmanuel Hemery.
Adapter les formations
Pour répondre à l’enjeu du renouvellement des générations, la Draaf Normandie souligne la « nécessité d’adapter les formations aux réalités des métiers de l’agriculture aujourd’hui ». « Cela passe par le renforcement des compétences en gestion (ressources humaines et budgétaires) », précise Emmanuel Hemery. « L’agriculture prend des formes de plus en plus diverses et les profils des professionnels sont variés. Il faut profiter de cela pour enrichir et moderniser les cursus, sans que les savoirs techniques en pâtissent », conclut-il.•