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Désherbage
Limiter le développement des graminées dans les céréales d’hiver

Depuis plusieurs années, la lutte contre les graminées dans les céréales d’hiver devient de plus en plus complexe. Le retrait de molécules, l’apparition croissante de résistance à certaines molécules et l’absence de nouveaux produits, nous obligent à repenser les stratégies de luttes à l’échelle de l’exploitation.

La lutte contre le ray-grass doit être précoce.
© CRAN

Travailler sur la rotation

Les rotations courtes sélectionnent les adventices et favorisent le développement de certaines espèces qui deviennent invasives dans le temps. L’allongement de la rotation, avec l’introduction de nouvelles cultures (quand cela est possible) permet de modifier la dynamique de levées des adventices tout au long de l’année.
Dans le cas d’une problématique ray grass, vulpins, la succession de deux cultures de dicotylédones (pois de printemps/colza, pois d’hiver/colza) permet de limiter efficacement le développement des graminées dans le blé en 3e année. Les dynamiques de levée des graminées sont perturbées. L’introduction de nouvelles cultures permettra également, à travers le choix des produits, d’alterner les modes d’actions et ainsi limiter la sélection de résistances aux produits phytosanitaires.

Faux semis en interculture

La réalisation d’un ou plusieurs faux semis en interculture permet de réduire le stock semencier d’adventices de votre parcelle. En effet, une graine détruite en interculture = une graine qui ne lèvera pas dans la culture suivante.Pour un faux semis efficace :
- travailler votre sol superficiellement (3 à 5 cm suffisent) ;
- rappuyer/rouler pour améliorer le contact terre/graine ;
- laisser le temps aux adventices de lever avant de les détruire.
En effet, il faut compter 15 jours à 3 semaines après une pluie significative pour que les adventices germent, ce n’est qu’à partir de ce moment que vous pourrez juger d’un nouveau travail du sol.
Différents outils sont utilisables, selon vos types de sol (cf. tableau), les outils à disques, notamment ceux à disques indépendants sont particulièrement adaptés (bonne maîtrise de la profondeur, rappuie, débit de chantier…
Éviter le déchaumage en profondeur pour ne pas diluer votre stock d’adventices dans la couche de terre travaillée et retarder ainsi la levée des graines situées trop profondément.

Pratiquer un labour occasionnel

Pratiquer un labour à la suite d’un échec de désherbage sur la culture précédente permet d’enfouir les graines adventices en profondeur. La fertilité de ces graines décroit dans le temps selon les espèces. Pour les ray grass, vulpins, le taux annuel de décroissance (TAD) est de l’ordre de 75 % après 3 à 5 ans de non labour.
Plus le labour sera espacé dans le temps, plus la fertilité des graines d’adventices situées en profondeur sera faible.
Dans tous les cas, il faudra tenir compte du niveau d’infestation historique de la parcelle, mais également des conditions pédo climatiques du moment pour décider d’effectuer un labour ou non.
Anticiper le labour 3 semaines ou 1 mois avant le semis, permet de réduire significativement les levées de graminées dans la culture. On retrouve ici les principes d’un faux semis, cette technique n’est pas sans risque. En conditions sèches, un roulage sur le semis permettra d’éviter le dessèchement de surface. Une année humide, les limons imbibés seront difficilement accessibles en cas de ressuyage difficile. En cas de levées d’adventices, leur destruction devra se gérer mécaniquement et superficiellement, en tenant compte des conditions climatiques qui suivent l’intervention mécanique (quelques jours de sec) pour éviter les repiques de ray grass. Travailler trop profondément générerait à nouveau des levées de graines en profondeur.

Retarder la date de semis

Sur des espèces comme le vulpin, les levées d’automne sont relativement groupées et limitées au début d’automne. Les semis de fin octobre permettent de se décaler de cette période de levée privilégiée. Concernant le ray grass, ses périodes de levées sont tellement échelonnées que cette méthode est beaucoup plus aléatoire.

Limiter la dissémination à d’autres parcelles

Il est important de nettoyer ses outils de travail du sol à la fin de chaque intervention dans chacune de vos parcelles et encore plus dans celles qui sont bien infestées de graminées. Cela évitera de disséminer les graines d’adventices d’une parcelle à l’autre.

Réussir son désherbage chimique

Face aux situations de graminées résistantes, le recours aux désherbants d’automne est primordial.
Lors de votre choix, vérifiez bien les spécificités réglementaires, et les conditions d’emplois de chaque produit en fonction de la situation de votre parcelle et de son environnement (respects des ZNT, DVP, sols drainés, cultures non-cibles, …).
Ces produits engendrent souvent des symptômes de phytotoxicité. Veillez à les utiliser dans les conditions optimales et n’hésitez pas à reporter ou changer votre programme de désherbage si les conditions optimales d’applications ne sont pas réunies.Quelques rappels des bonnes conditions de semis :
- le semis doit être régulier et bien rappuyé (pas de grains sur terre…) ;
- les graines doivent être au moins à 2-3 cm de profondeur une fois la terre retassée ;
- si de fortes pluies sont annoncées (>15 mm dans les 72 heures), reporter l’application, voire modifiez votre stratégie ;
- en raison du risque de phytotoxicité potentiel, majorez la dose de semis de 10 à 20 %, notamment si vous prévoyez un programme pré + post levée.

Le désherbage mécanique, une solution complémentaire,

Différents outils peuvent être mis en œuvre, mais il faudra bien veiller à respecter les conditions d’utilisation de chaque outil, stade de la culture, réglage de l’outil, vitesse d’avancement, terrage, …
La culture doit être implantée minimum à 2,5-3 cm de profondeur avec une majoration au semis de 10 à 20 % supplémentaires.
Le passage de herse étrille ou roto-étrille nécessite de passer sur des adventices jeunes, idéalement stade fil blanc.
Pour de bons résultats, les conditions climatiques doivent être séchantes après le passage de l’outil pendant 2-3 jours minimum.
Quand les conditions sont réunies, nous avons pu observer des efficacités de plus de 50 %.
La réalisation d’un désherbage mécanique conditionnera le choix des produits pour votre programme de désherbage chimique. •

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