Les laits différenciés apparaissent dans les rayons
Trois exemples de laits qui cherchent à se faire remarquer du consommateur.






La FDSEA de la Manche a déposé une marque « Coeur de Normandy » dont les briques de lait sont achetées à la laiterie des maîtres laitiers du cotentin avec un packaging adéquate. L'objectif est d'obtenir un prix à 40 centimes du litre pour les producteurs du département, sous condition d'une participation à des animations/ventes en magasin. La particularité de la démarche, c'est que ce sont les consommateurs qui apportent la valeur ajoutée, en payant plus, et pas la laiterie, puisque le prix du lait payé par cette dernière ne bougera pas. Carrefour et Intermarché le proposent dans leurs rayons à 89 centimes dans 97 magasins. Cette marque a été lancée à la foire de Lessay (Manche) le 8 septembre.
« C'est qui le patron ? », lait solidaire issu de vaches nourries sans OGM, avec un minimum de 3 mois de pâturage, a créé un débouché pour 48 exploitations (26 millions de litres) de la région de Bresse (Ain). Les producteurs engagés dans le cahier des charges touchent 390 euros/1 000 l garantis sur les volumes vendus, avec des primes qualités ajoutées par la laiterie de Saint-Denis-l'Hôtel de 25 euros/1000 l. 8 000 points de vente proposent les briques aujourd'hui au tarif de 99 centimes. A noter qu'aucune pub télévisée, aucune animation n'a été nécessaire. Cela fonctionne très bien par bouche à oreille et médiatisation.
« Lait de pâturage » a été lancé en Bretagne le 6 septembre mais la marque est ouverte à tous les producteurs de France, selon les initiateurs. Il exige un pâturage moyen de 150 jours par an et est porté par une association à laquelle adhère la FRSEA Ouest, JA, la chambre régionale, le GIE Elevage de Bretagne et le conseil régional de Bretagne. Eurial et Sodiaal sont engagés dans la démarche. Un organisme de certification garantit les 150 jours. Les briques seront dans les rayons d'ici la fin de l'année, d'après l'association.
Et ailleurs ?
En Allemagne, la Bavière propose du lait sans OGM avec une prime de 8 % pour les producteurs.
En Autriche, le lait de foin ou « Heumilch » est très développé, avec
75 % d'herbe et de foin dans l'alimentation. Un petit groupe de 50 éleveurs de l'Ouest travaille sur un équivalent en France.
Aux Pays-Bas, quinze laiteries dont FriedlandCampina valorisent avec une prime de 6,5 euros les mille litres un lait de pâturage moyen de 120 jours sous la marque Weidemelk.
Au Royaume-Uni, il existe un lait de la marque Enjoy Milk (825 millions de litres) avec 180 jours de pâturage imposés.
Aux Etats-Unis, un label « nourri à l'herbe » a été validé par la filière et le gouvernement fédéral américain en janvier dernier.