Le fumier équin, gisement considérable aux multiples atouts pour la méthanisation
Dans des régions particulièrement bien pourvues en activités équestres, le fumier équin peut se révéler une ressource intéressante pour les méthaniseurs agricoles. GRDF a récemment signé une convention avec l’Institut français du cheval et de l’équitation pour développer cette filière.
Dans des régions particulièrement bien pourvues en activités équestres, le fumier équin peut se révéler une ressource intéressante pour les méthaniseurs agricoles. GRDF a récemment signé une convention avec l’Institut français du cheval et de l’équitation pour développer cette filière.







Et si le fumier équin devenait un atout non négligeable pour les méthaniseurs des régions particulièrement bien pourvues en activités équestres ? C’est en tout cas le pari de GRDF qui a récemment signé, en Île-de-France, une convention avec l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) pour valoriser le fumier par la voie de la méthanisation. Un modèle qui existe déjà en Normandie par exemple et qui tend à se déployer partout en France.
Val’fumier, la plateforme facilitatrice
En Île-de-France, l’expérience a débuté fin décembre à l’occasion du Salon du cheval à Paris. L’ensemble du fumier généré durant l’événement a été traité localement, au méthaniseur de Thoiry (Yvelines), Thoiry Bioénergie, qui valorise aussi les fumiers du zoo. Le projet va aujourd’hui bien au-delà puisque les deux structures restent associées pour développer et démocratiser la méthanisation du fumier équin produit en Île-de-France. « Chez GRDF, nous sommes dans une démarche de communication auprès des méthaniseurs agricoles pour leur faire connaître cette ressource. Nous nous appuyons sur l’existence d’une plateforme, Val’fumier, qui recense les centres équestres prêts à mettre à disposition le fumier. La mise en relation avec l’agriculteur est ensuite facilitée », explique Colombine Proust, chargée de développement biométhane en Île-de-France chez GRDF. À ce jour, environ 800 offres réparties sur toute la France sont déposées sur cette plateforme par des professionnels équins.
Richement pourvus en activités équestres, les territoires des régions Île-de-France et Centre sont productrices de plusieurs centaines de milliers de tonnes de fumier équin chaque année. Des effluents, jusqu’à il y a peu inutilisés ou mal valorisés, considérés la plupart du temps comme des déchets, qui pourraient donc progressivement devenir une ressource.
Une prime pour les effluents d’élevage
Avec son fort pouvoir méthanogène (voir encadré), le fumier équin devient en effet une ressource intéressante pour les méthaniseurs, y compris les méthaniseurs agricoles. « L’ensemble des méthaniseurs sont concernés, reprend Colombine Proust. Il y en a d’ailleurs trois en Île-de-France qui se lancent dans l’expérience. Le fumier équin peut s’incorporer relativement facilement. Il faut simplement s’assurer qu’il n’y ait pas d’indésirables style fer à cheval ou cure-pieds et envisager dans certains cas un broyage ». La chargée de développement biométhane souligne par ailleurs que le fumier équin étant un effluent d’élevage, les agriculteurs qui l’incorporent dans leurs méthaniseurs peuvent prétendre à des tarifs d’achat du biométhane supérieur et avoir accès à une prime de l’Ademe.
Le fumier équin étant particulièrement riche, le digestat solide ou liquide rendu au sol est une source particulièrement riche en azote, potasse et phosphore.•
Le fumier équin, plus fort potentiel méthanogène
Le fumier équin est l’effluent numéro un en ce qui concerne le potentiel méthanogène avec 183 m3 de méthane par tonne de matière brute (CH4/tMB) en moyenne, contre 106 m3 CH4/tMB pour le fumier de volailles. Viennent ensuite les fumiers de bovin compacts et mous (respectivement 39 et 29 m3 CH4/tMB) et les lisiers de bovin (23 m3 CH4/tMB) et de porc (8 m3 CH4/tMB).