Le CS Ruma, formateur de bras compétents pour les agri-méthaniseurs
Pour faire fonctionner les sites de méthanisation, la main-d’œuvre est cruciale. Pour les agri-méthaniseurs, difficile cependant de trouver des personnes qualifiées dans le domaine. Le CS Ruma (Responsable d’une unité de méthanisation agricole), bien que riche de contenus, peine à recruter. Exemple dans la Somme.
Pour faire fonctionner les sites de méthanisation, la main-d’œuvre est cruciale. Pour les agri-méthaniseurs, difficile cependant de trouver des personnes qualifiées dans le domaine. Le CS Ruma (Responsable d’une unité de méthanisation agricole), bien que riche de contenus, peine à recruter. Exemple dans la Somme.






Pour Émile Henocque et Gauthier Maquigny, le projet de méthaniseur collectif, porté par quatre exploitations d’élevage dont celles de leurs pères, est l’occasion d’intégrer les fermes. « Seulement, on était dans l’inconnu, tant en termes de réglementation que de fonctionnement », témoignent-ils. Les deux jeunes titulaires d’un BTS, fils d’agriculteurs de la Baie de Somme, se sont donc orientés vers un Certificat de spécialisation “Responsable d’une unité de méthanisation agricole” (CS Ruma), à la MFR de Flixecourt (80).
« Ce diplôme de niveau 4, accessible en apprentissage, forme des responsables capables de gérer une unité de méthanisation agricole, en couvrant des compétences telles que la conduite du système de production, la gestion des intrants, la surveillance du digesteur et le suivi administratif et économique du site », présente-t-on à la MFR. Celle-ci peine cependant à recruter des candidats. Le métier est-il encore trop peu connu ? La demande est pourtant bien réelle. « La main-d’œuvre est indispensable pour faire tourner nos unités. Ça fait partie des critères qui permettent de développer les projets », pointe David Batteux, président de l’Association des méthaniseurs des Hauts-de-France (AMHDF).
L’association s’est donné pour mission de développer la formation. « Nous voulons créer des partenariats avec les centres de formation. Il faut aller à la rencontre des jeunes pour leur expliquer le métier et nos besoins. Nous voulons organiser des journées portes ouvertes pour qu’ils viennent découvrir le terrain. Nous aimerions aussi aller chercher les jeunes en formation industrielle, qui ne connaissent pas la méthanisation, mais qui pourraient être séduits », résume Céline Marsaux, animatrice de l’AMHDF.
Des enseignements précieux
Pour Émile et Gauthier, les enseignements ont été précieux. « La voie de l’apprentissage était idéale. Nous étions 80 % du temps en entreprise, donc c’était très concret. » Les jeunes sont désormais convaincus que cette diversification est en pleine cohérence avec leurs fermes d’élevage. « Avec le recyclage des effluents d’élevage – qui représenteront 70 % de leur unité d’injection de biométhane AgriKomp, d’une capacité maximale de 260 Nm3 –, c’est une boucle vertueuse. » Grâce à de nombreuses visites, ils ont pu améliorer le projet initial. « Avant le début des travaux, les retours d’expériences nous ont permis d’améliorer les plans. » La partie théorique leur a permis de se mettre à la page sur les volets administratifs et économiques. « Ça évolue sans cesse, et il faut se tenir informé. Mais nous avons désormais une bonne base. » Une formation solide qui a de quoi séduire les candidats.•
Le CS Ruma, en détail
Les Objectifs de la formation :
- gérer les flux d’entrée et de sortie : contrôler les intrants utilisés et alimenter le digesteur avec des rations équilibrées pour optimiser la production de biogaz ;
- assurer le fonctionnement et la maintenance de l’unité : surveiller, contrôler et analyser les paramètres de l’unité, traiter les anomalies et effectuer la maintenance nécessaire pour garantir une performance optimale en toute sécurité ;
- valoriser le digestat : gérer le stockage et organiser l’épandage du digestat afin de contribuer à la fertilité des sols dans une perspective agroécologique ;
- piloter techniquement l’unité : gérer prévisionnellement les intrants, élaborer le plan d’épandage et assurer le suivi administratif et économique de l’unité pour aligner la production de biogaz avec les objectifs fixés.
L’Organisation de la formation :
- la durée totale est de 24 semaines, comprenant 12 semaines en centre de formation et au moins 12 semaines en milieu professionnel, réparties en une ou plusieurs périodes ;
- la formation peut être suivie en apprentissage sur un an, avec une alternance entre le centre de formation et l’unité de méthanisation agricole.
Les Débouchés professionnels :
- agriculteur exploitant ayant développé une unité de méthanisation ;
- responsable de centre ou d’unité de méthanisation ;
- technicien ou ouvrier qualifié en unité de méthanisation.