Syndicalisme
Il y a urgence à valoriser le prix du lait
Plus de 70 agriculteurs des réseaux FNSEA 76 et JA 76 se sont mobilisés ce jeudi 20 octobre pour viser l’enseigne Leclerc ainsi que les laiteries Sodiaal et Danone, toujours dans l’objectif commun d’obtenir
une juste rémunération des producteurs.
Plus de 70 agriculteurs des réseaux FNSEA 76 et JA 76 se sont mobilisés ce jeudi 20 octobre pour viser l’enseigne Leclerc ainsi que les laiteries Sodiaal et Danone, toujours dans l’objectif commun d’obtenir
une juste rémunération des producteurs.








Depuis l’été, les éleveurs de la FNSEA 76 et de JA 76 dénoncent le manque de rémunération des éleveurs laitiers français. Franck Grémont, éleveur laitier et président de la section laitière de la FNSEA 76, a interpellé : « Depuis le mois d’août, nous avertissons nos GMS, pour expliquer qu’un litre de lait demi-écrémé payé moins d’un euro ne valorise pas du tout le lait produit sur nos exploitations. Nous avons lancé un premier avertissement au mois d’août, toutes les GMS du département ont reçu un courrier en leur disant de faire évoluer leur tarif au regard de l’augmentation de nos charges ».
Les bons élèves de la GMS « fragilisés »
En septembre, quelques distributeurs ont été visités par le réseau pour vérifier si les demandes avaient bien été prises en compte, et en engageant des discussions avec les responsables des enseignes. Si certains distributeurs ont compris le message de ces mobilisations avec une valorisation du prix de vente, Leclerc continue à tirer les prix vers le bas et fragilise les “bons élèves”. « Les établissements Leclerc ne veulent pas discuter réellement avec leurs producteurs, c’est de la honte, du mépris. Vous êtes nombreux aujourd’hui et cela représente le mal-être de l’élevage laitier sur le département », a précisé Franck Grémont. En effet, l’élevage laitier et plus généralement le monde agricole souffre d’une envolée des charges qui fragilise les exploitations. Et s’ajoute à ce contexte international complexe, une sécheresse inédite. Que ce soit à l’échelle internationale, européenne, française et même départementale, la collecte laitière diminue depuis plusieurs mois consécutifs.
« Quant aux laiteries Sodiaal et Danone ciblées lors de cette action, ce sont aujourd’hui les plus mauvais payeurs du département, a ajouté l’éleveur laitier. C’est du mépris, et le mépris, on en a ras le bol ! Pour toutes celles et ceux qui traient matin et soir, qui sortent un produit sain, pour nourrir la population, ne pas vivre décemment de leur métier est encore inexplicable aujourd’hui. Faire sortir quelques produits aujourd’hui de ces marques, c’est essayer de les faire réfléchir. »
Justin Lemaitre, secrétaire général des JA 76, a quant à lui précisé : « Nous demandons juste une augmentation du prix de vente. Nous savons que la question du pouvoir d’achat inquiète les consommateurs. Il nous inquiète aussi car, comme tout un chacun, nous faisons nos courses. Mais une augmentation de quelques centimes sur les produits laitiers, cela représente beaucoup pour notre rémunération. Et ce que nous demandons surtout, c’est la répercussion de la valeur aux producteurs. Leclerc ne joue pas le jeu, Sodiaal et Danone non plus. » C’est ainsi que les produits Danone, Sodiaal et les laits demi-écrémés à moins d’un euro le litre ont été mis en caddies et les emplacements vides ont été stickés pour expliquer que « ce produit ne rémunère pas le producteur ». Ces produits ont été ensuite donnés à une association caritative locale. « Ce qu’on donne aujourd’hui, c’est ce que l’on ne nous paye pas », ont précisé les producteurs.
« Nous sommes nombreux, et s’il le faut nous serons encore plus nombreux la prochaine fois ! », a conclu Franck Grémont, invitant les consommateurs à faire leurs courses ailleurs que chez Leclerc. •
Mobilisation devant l’usine de Danone