Des jeunes bergers normands, en lice à Yvetot
La finale normande des Ovinpiades se tiendra jeudi 12 janvier au lycée agricole du pays de Caux.


à Paris au SIA.


à Paris au SIA.


à Paris au SIA.
Les vainqueurs de la finale territoriale des Ovinpiades des jeunes bergers iront en finale nationale le samedi 25 février à Paris, au salon international de l'agriculture. Le 12 janvier, la compétition sera rude au lycée agricole d'Yvetot pour avoir l'honneur de représenter la région Normandie. Ce concours organisé chaque année est une invitation pour les jeunes des lycées à découvrir le métier d'éleveur ovin, au travers de gestes concrets et d'échanges avec des éleveurs. Victime de son succès, ces quatre dernières années, il a permis à près de 5 000 élèves en France de manipuler des brebis et de se projeter dans cette production que souvent, ils connaissent peu. La finale normande sera supervisée par un jury composé d'enseignants, d'éleveurs et de techniciens, à l'initiative des organisations professionnelles locales.
Espoir de l'élevage ovin
Les candidats sont âgés de 16 à 24 ans et ils incarnent l'espoir de l'élevage ovin. Le concours est constitué de six épreuves pratiques : trier les brebis avec un smartphone, apprécier la santé d'une brebis, manipuler et évaluer l'état corporel, parer les onglons, évaluer l'état d'engraissement des agneaux, choisir un bélier qualifié. En plus, il y a deux épreuves théoriques : un quizz et une épreuve de reconnaissance des races.
Ce challenge organisé par Interbev, l'enseignement agricole et le programme Inn'ovin, a pour but de susciter des vocations ovines chez les jeunes. Au cours de la prochaine décennie, 61 % des éleveurs de brebis allaitantes partiront à la retraite. Pour assurer le renouvellement des générations et le maintien de la production, c'est 10 000 éleveurs qu'il faudrait installer. Grâce à cet évènement médiatique, la filière souligne les atouts de la production : une Pac favorable, un bon maintien des prix, une demande en viande d'agneau supérieure à l'offre, un retour sur investissement plus rapide que dans d'autres filières. L.G.
Bien connaître les races et les chiffres de la filière ovine
« Je suis allé à la finale régionale sans me poser trop de questions en me disant, je vais voir ce que ça donne », explique Bastien Duparc alors en première année de BTS Acse au lycée agricole d'Yvetot. Le jeune homme partait en confiance, rompu aux gestes de manipulation des ovins sur l'exploitation de son père, Bertrand, à Montreuil-en-Caux.
Sur l'ensemble des épreuves, deux sont théoriques. Ainsi une première consiste à savoir reconnaître les races. Au régional les participants au concours sont interrogés sur présentation de photos.
Plus difficile
A Paris les meilleurs animaux défilent devant les candidats.
« L'épreuve est plus difficile car les animaux sont en excellent état, on ne peut pas se dire pour se souvenir qu'une race est plutôt maigre. Pour ne pas confondre certaines, il faut se fier à la forme de la tête, les taches sur les pattes, la texture de la laine ». La seconde épreuve théorique est destinée à valider les connaissances sur l'élevage ovin de données chiffrées de la filière, les productions dans les autres pays producteurs, l'alimentation, la reproduction, la santé. Le jeune homme conseille pour préparer cette épreuve de se documenter sur les sites spécialisés tels Innovins, Interbev ovins.
Du stress avant
« Nous étions filmés par la chaîne D8. Avant d'aller à l'épreuve j'étais stressé, mais plus sur le moment », se souvient Bastien qui reconnaît être plutôt calme de tempérament. Les premiers concurrents étaient au coude à coude raconte Bastien. «J'ai perdu deux points avec une brebis qui m'a échappée en manipulation.» Les concurrents classés de la deuxième à la cinquième place étaient ex æquo et ont été départagés sur une question subsidiaire. « Je n'étais pas loin du podium », explique le jeune homme satisfait de son score. « Je ne pensais pas finir dans les dix premiers ». Plutôt que de tenter un meilleur classement dans deux ans, il préfère laisser d'autres candidats tenter leur chance. « C'est une expérience qui m'a permis de rencontrer de nombreuses personnes, de prendre des contacts et de vivre une compétition ». Plus tard Bastien aimerait reprendre l'atelier ovin de l'exploitation familiale mais avant il veut découvrir par des stages d'autres façons de travailler en milieu ovin voire dans d'autres grands pays de tradition moutonnière telles l'Australie ou la Nouvelle Zélande. V.S.