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Comment renouvelle-t-on la forêt face aux aléas climatiques ?

Les forestiers de Seine-Maritime préparent leurs forêts au changement climatique

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Dans le cadre du changement climatique, certaines essences ne seront plus adaptées à notre région.
© C.Hennebert

Le changement climatique, qui se manifeste par de fortes chaleurs et un manque d’eau l’été, aura des conséquences importantes sur les écosystèmes forestiers et l’aire de répartition des essences pourrait évoluer. L’été 2019 a d’ailleurs occasionné une mortalité importante et inhabituelle des arbres en forêt.

« Notre région dispose d’une grande diversité d’essences mais le hêtre, arbre typique de notre paysage normand est particulièrement menacé par les étés secs. Fransylva, le syndicat des forestiers privés, réfléchi avec le CRPF de Normandie à la façon dont les propriétaires doivent adapter la gestion de leur forêt », explique Pierre Lereboullet, président de Fransylva.

Il ne s’agit pas de remplacer systématiquement le hêtre par des essences méditerranéennes mais d’être plus vigilant sur le choix des essences sensibles.

Favoriser le mélange des essences

De nombreux propriétaires forestiers sont soucieux de ces évolutions. C’est le cas du GFR du bois de Bracquemont à Auzouville-sur-Saâne, géré par Hubert Le Bertre. Le bois de 80 hectares bénéficie d’une gestion particulièrement dynamique : replantation de parcelles avec alternance d’essences moins sensibles à la sécheresse, tels que chênes rouges et châtaigniers, plantation de douglas, alternance de résineux et de feuillus…les mélanges d’essences améliore la résilience des peuplements ainsi que la résistance à des stress climatiques.

Tous les conseils proposés aujourd’hui se font dans le sens d’un renforcement de la vigueur des peuplements. Un arbre sain résiste mieux à tous les aléas. Un écosystème diversifié est un atout pour mieux s’adapter aux changements.

Des éclaircies régulières et importantes

Des éclaircies vigoureuses sont encore plus justifiées car la réduction des densités permet aux arbres de mieux résister aux limitations des réserves en eau des sols pendant la saison de croissance. Un peuplement serré est plus consommateur en eau. Le tassement des sols est également un facteur limitant la disponibilité en eau des arbres. Il réduit la capacité des arbres à extraire l’eau du sol en période de sécheresse. Le hêtre y est particulièrement sensible. Le tassement réduit aussi une limitation de l’enracinement des arbres.  Dans le bois de Bracquemont des cloisonnements sacrifient des passages de 25 mètres où circulent les engins lourds, permettant de préserver le reste de la parcelle ; Cyril Retout, technicien forestier au CRPF, rappelle l’importance du diagnostic de sa station forestière avant tout boisement ou reboisement. « Connaître les conditions de croissance des arbres est primordial.  Le choix des espèces se fera fonction du ph du sol, de ses réserves en eau, du climat local, de la topographie, de l’exposition de la parcelle, des vents dominants. Par exemple, il faut éviter le hêtre sur des pentes exposées au sud, à faibles pluviométrie et privilégier par exemple le chêne sessile moins exigeant en eau l’été ».

Rappelons que la Région aide à hauteur de 1000 euros les propriétaires forestiers qui souhaitent établir une cartographie de leur station.

Bien connaître le potentiel de ses sols

Il est conseillé aux propriétaires d’installer les essences dans leur optimum stationnel, c’est-à-dire éviter toute situation un peu limite du point de vue des besoins de chaque essence. Par exemple éviter le hêtre sur des pentes exposées sud, sur des sols caillouteux où la réserve en eau est assez pauvre. Il est alors proposé aux propriétaires de s’intéresser à d’autres essences moins sensibles, par exemple l’érable champêtre, l’aulne blanc, le pommier et le noyer commun, les tilleuls, le chêne pubescent, le cèdre, le pin laricio, le robinier, l’acacia…Il sera de toute façon toujours indispensable de favoriser les mélanges d’essences.

 
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