Colza : les variétés évaluées selon les facteurs clé

Concernant la vigueur de départ, beaucoup de variétés ont été testées en 2023, sur différents sites, en estimant la dynamique de couverture du sol par des passages de drones, au stade 3-4 feuilles pour estimer la vigueur de départ à la levée, et plus tard, plusieurs fois, pour vérifier si elle se maintenait dans le temps.
Parmi les variétés ayant une bonne vigueur de départ, on note Arianos, LG Aviron, LG Adeline et une nouveauté, Bessito. En revanche, Hanissa et Feliciano KWS déçoivent.
Mais une bonne vigueur de départ ne signifie pas une vigueur automnale et les variétés ont aussi été appréciées selon ce critère. Les mieux classées sont alors Bessito, Attica, LG Aviron ainsi que RGT Ozone.
En combinant ces deux critères, on obtient le tableau ci-contre. Ce tableau sera à terme retranscrit sur l’application Myvar, développée par Terres Inovia, pour faciliter le choix variétal en fonction de sa situation.

La présence d’altises

Des blocs de variétés non traitées sont répétés trois fois dans les 47 essais menés par Terres Inovia sur 118 variétés différentes. Avec la méthode Berlèse, les larves de grosses altises sont comptées, ce qui génère un grand nombre de données. Beaucoup de larves d’altises ont été repérées, mais en nombres très variables, de 0,6 à 40 larves par plante. La présence des larves était très variable selon les secteurs géographiques, il y en avait beaucoup ou peu. Sur ce critère, Feliciano et KWS Sanchos sont bien notées.
Néanmoins, la présence de larves n’induit pas forcément de symptômes, à savoir des ports buissonnants ou des plantes déformées. Parmi les variétés avec le moins de dégâts, on trouve KWS Arianos et Feliciano.
L’ensemble des résultats sur la présence de larves et l’apparition de symptômes est synthétisé dans le tableau en bas de page.

Choix variétal : autres critères

La vigueur de départ et la tolérance aux altises ne suffisent pas. Parmi les autres critères, Arnaud Van Boxsom, responsable de l’évaluation des variétés chez Terres Inovia et Jean-Eudes Hollebecq, ingénieur nouvelles technologies en agriculture, insistent sur le risque hernie ou orobanche, la régularité de rendement, le risque d’élongation automnale qui nécessiterait l’utilisation d’un régulateur, la verse que l’on peut maîtriser par la densité de semis et la gestion de la fertilisation azotée. De même, la tolérance au phoma, maladie encore peu développée, et la cylindrosporiose sont à prendre en compte.
« La variété parfaite, c’est-à-dire celle qui est en haut sur tous ces critères, n’existe pas. Il faut choisir selon les critères que vous priorisez et, en fonction de ceux-ci, Myvar vous donne un classement pour éclairer vos choix », préconisent les deux spécialistes. Sans oublier les critères agronomiques qui pèsent sur le rendement. •