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Agrigaz Vire obtient la certification européenne RED II

Après trois années de mise en service, l'unité de méthanisation de Vire-Normandie (Calvados) a été auditée RED II (Renewable Energy Directive II), le 14 décembre dernier. Cette directive fixe les différents objectifs de développement d'énergies renouvelables, en prenant en compte la durabilité de la biomasse utilisée ainsi que le bilan GES.

L'unité de méthanisation Agrigaz Vire injecte du biométhane depuis septembre 2020. Cette unité est composée d'un collectif d'une quarantaine d'exploitations agricoles qui livrent régulièrement divers intrants : fumiers, lisiers, déchets de culture, cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive), cultures dédiées… Avec une production moyenne de 250 Nm3 de biométhane/h, c'est environ 20 % des besoins annuels en gaz de la ville de Vire-Normandie qui sont couverts. L'unité traite aussi des déchets issus d'industries agroalimentaires locales, dont ceux de Normandise Pet Food, fabricant d'aliments pour animaux.

C'est notamment avec cette entreprise qu'un partenariat vertueux est né : " Notre unité de méthanisation était dans l'obligation d'hygiéniser, à 70 °C pendant 1 h, ses intrants d'origine animale (effluents, produits laitiers, sang…) pour assurer la qualité sanitaire du digestat rendu aux agriculteurs. L'entreprise agroalimentaire avait une chaleur fatale issue de l'eau chaude de leur process de stérilisation. Depuis, nous récupérons cette eau chaude pour chauffer notre biomasse d'origine animale", précise Antoine Herman, directeur de l'unité Agrigaz Vire. 

Une directive européenne RED II à valider…

" Au 31 décembre 2023, l'ensemble des unités injectant plus de 200 Nm3 de biométhane/h ou équipé d'une puissance de 800 kW électrique en cogénération doit être certifié RED II, c'est une obligation européenne déclinée à l'échelle nationale ", détaille Alexis Peulson, conseiller énergies des Chambres d'agriculture de Normandie. La directive est composée de deux critères : l'un lié à la durabilité de la biomasse, l'autre lié au bilan gaz à effet de serre (GES) de l'unité. " Pour la durabilité, nous pouvons identifier toutes les parcelles qui ont servi à alimenter les digesteurs. Nous avons aussi vérifié qu'elles étaient durables, c'est-à-dire non issues de déforestation ou de retournement de prairies permanentes depuis le 1er janvier 2008 ou bien situées en dehors de zones Natura 2000, de parcs nationaux…", précise le conseiller en énergies agricoles, avant de compléter : " Sur le bilan gaz à effet de serre, nous avons comptabilisé toutes les émissions CO2 liées aux pratiques culturales (carburant du tracteur, émissions dues aux engrais azotés…), au transport et au fonctionnement de l'unité ".

… pour démontrer la durabilité de la méthanisation !

L'unité de méthanisation Agrigaz Vire a donc été auditée le 14 décembre par un organisme indépendant, la société Control Union. Cette dernière a réalisé une visite de l'unité, puis a vérifié l'ensemble des documents de traçabilité lié aux intrants. Pour se préparer à cette certification, la SAS Agrigaz Vire a souhaité être accompagnée par les Chambres d'agriculture de Normandie : " Les Chambres disposent d'outils sérieux et d'une bonne expérience pour réaliser les bilans GES, ainsi que les bilans massiques. Leur accompagnement nous permet de gagner du temps et d'aborder la certification avec plus de sérénité ". Le 20 décembre dernier, l'unité a reçu sa certification : " 100 % du biométhane produit par l'unité de Vire est certifié durable. Au niveau du bilan GES, la valeur de référence du gaz fossile est définie à 80 gCO2eq/MJ, alors que l'unité de méthanisation de Vire est à 1,8 gCO2eq/MJ, soit une réduction de 98 %! De plus, cet audit permet de vérifier que les cultures dédiées sont inférieures à 15 % du tonnage entrant. L'unité Agrigaz vient de prouver toute sa durabilité à travers cette certification ", observe Alexis Peulson. De son côté, Antoine Herman l'annonce, l'unité ne compte pas s'arrêter là : " Malgré nos très bons résultats, nous avons désormais un état des lieux détaillé qui va nous permettre d'améliorer encore nos valeurs pour nous rapprocher de la neutralité carbone. De plus, notre prochain projet de valorisation du CO2 biogénique nous permettra d'être encore plus vertueux. "•

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